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Complications : facteurs de risque cardio-vasculaire

L'hypertension artérielle (H.T.A.)

Quelles sont les inconvénients de l'hypertension artérielle dans le diabète ?

L'hypertension artérielle (H.T.A.) est un facteur de risque cardio-vasculaire, comme chez tout le monde, mais le risque est multiplié par 2 ou 3 en cas de diabète associé.

L'H.T.A. favorise l'artérite, l'infarctus du myocarde, l'accident vasculaire cérébral.

L'H.T.A. est également un facteur d'apparition et d'aggravation de la microangiopathie diabétique : néphropathie et rétinopathie diabétique. Nous vous conseillons de lire ces chapitres.

Comment mesure-t-on la tension ou pression artérielle?

La mesure classique au cabinet médical : c'est un geste banal, mais délicat si l'on veut une grande précision. Il faut un bon appareil, un brassard adapté au diamètre du bras de chacun ; le patient doit être au repos, au calme, en position assise ou couchée. La tension artérielle doit être mesurée au moins deux fois par an et bien sûr à chaque consultation en cas d'H.T.A. traitée.

L'enregistrement de votre tension sur 24 heures (M.A.P.A. ou mesure ambulatoire de la pression artérielle). Le cardiologue vous prête un appareil relié à un brassard qui va prendre automatiquement votre tension artérielle à intervalle régulier pendant 24 heures. Durant cette période, vous vaquerez à vos occupations comme d'habitude. Puis vous rendrez l'appareil et le cardiologue pourra examiner la courbe enregistrée sur 24 heures.

L'automesure tensionnelle : en cas de problème de tension artérielle ou de complications du diabète, la normalité de ce paramètre est tellement importante que nous conseillons une automesure c'est à dire une prise par vous-même de la tension artérielle. Vous achetez un appareil en pharmacie, en grande surface, ou encore dans les catalogues de vente par correspondance. Nous vous recommandons un appareil avec gonflage automatique et brassard au niveau du bras et non au niveau du poignet : ce dernier est moins précis. Actuellement cet appareil n'est pas remboursé. On trouve des appareils de qualité pour environ 100 euros : cet investissement peut-être déterminant pour votre santé.

Recommandations pratiques pour une bonne auto-mesure tensionnelle :

  • Prenez pendant 3 jours consécutifs la mesure de la tension artérielle, le matin dans l'heure qui suit le lever et avant la prise d'un éventuel traitement, et le soir dans l'heure qui précède le coucher.
  • Vous devez vous asseoir à une table, poser le coude sur la table. C'est encore mieux si vous posez le coude sur un coussin disposé sur la table. Bien sûr, il ne faut ni bouger ni parler pendant la mesure
  • Faites 2 mesures à chaque séance à 1 minute d'intervalle, et ne prenez en compte que la deuxième mesure.

L'appareil vous donne 3 chiffres, le premier est la tension systolique (le maximum de tension de l'artère) avec une décimale de plus que l'habitude, le deuxième la tension diastolique (le minimum de tension de l'artère) et le troisième (souvent à la ligne suivante) la fréquence cardiaque. Par exemple si l'appareil vous donne 128 - 82 et sur la ligne suivante 75, cela veut dire que votre TA est de 128 / 82 (13/8 si vous arrondissez comme chez votre médecin) et que votre fréquence cardiaque est de 75 par minute.

  • Renouvelez cette période de mesure sur trois jours tous les 8 ou 15 ou 30 jours selon les résultats.
  • Tenez un tableau pour le monter à vos médecins.

Quels sont les chiffres à ne pas dépasser ?

Ce paramètre est tellement important, qu'il ne faut pas dépasser 135/85 et même 130/80 en cas de complication de microangiopathie, rétinopathie ou néphropathie.

Attention à la variabilité, il faut plusieurs mesures ou un enregistrement sur 24 heures ou une autosurveillance à domicile (voir ci-dessus)

Vos chiffres de tension artérielle doivent donc être encore plus bas que chez le non diabétique.

En cas d'hypertension artérielle, y a t-il des examens particuliers à réaliser ?

Les examens de surveillance du diabète, aussi bien de l'équilibre du diabète que de la recherche des complications de micro-angiopathie ou de macro-angiopathie ne se discutent même pas! Il est évident que l'on ne peut pas s'en passer.

Le cardiologue doit surveiller le ionogramme sanguin : dosage du sodium (Na) ou natrémie, dosage du potassium (K) ou kaliémie. Il peut enfin vous proposer une échographie cardiaque pour quantifier le retentissement de l'H.T.A. sur le cœur. En plus de ces examens, il peut dans certains cas (que nous ne détaillerons pas ici) vous demander une échographie-doppler des artères rénales pour rechercher une sténose (rétrécissement) d'une artère rénale qui pourrait expliquer l'H.T.A.

Quels traitements si la tension artérielle est trop élevée ?

Ce que vous pouvez faire avant même de prendre des médicaments : augmentez votre activité physique, réduisez votre consommation de sel, diminuez l'alcool (vin, bière, apéritif...), revenez à votre poids idéal. Certaines de ces recommandations agissent également sur l'amélioration des glycémies. Tout se tient, et montre une fois de plus l'importance de votre rôle dans la prise en charge de votre maladie.

Le N.I.H. (l'Institut National de la Santé aux États-Unis) a publié les effets de ces recommandations sur la baisse tensionnelle : [sachez que lorsque l'on dit que la tension est à 14/8 ou 140/80, le 14 ou le 140 veulent dire que l'appareil à tension a mesuré 140 millimètres de mercure et le 8 ou 80 que l'appareil a mesuré 80 millimètres de mercure]

Si vous arrivez à :

Alors votre tension artérielle peut diminuer de (en mm de mercure):

diminuer votre poids

5 à 20 mm par tranche de 10 kgs perdus

avoir une alimentation riche en fruits et legumes verts, pauvre en graisses

8 à 14 mm

manger peu salé

2 à 8 mm

avoir 30 minutes d'activité physique quotidienne

4 à 9 mm

avoir une consommation d'alcool très modérée

2 à 4 mm

Ce que le médecin peut faire :

Les médicaments anti-hypertenseurs : le médecin dispose d'un très large choix. Plusieurs familles d'antihypertenseurs sont à sa disposition : les diurétiques, les bétabloquants,, les centraux, les inhibiteurs calciques, les inhibiteurs de l'enzyme de conversion, les antagonistes de l'angiotensine 2. Deux classes thérapeutiques d'anti-hypertenseurs semblent avoir une effet protecteur rénal en plus de leur effet anti-hypertenseur. Il s'agit des inhibiteurs de l'enzyme de conversion (molécule dont le nom se termine par "...pril" type Ramipril ou Enalapril) et les antagonistes de l'angiotensine 2 (molécule dont le nom se termine par "...sartan" type Losertan ou Irbesartan). On peut donc, lors de la première prescription, décider de vous prescrire l'une de ces deux molécules. Si la tension artérielle reste au dessus de 135/85, il faudra y associer d'autres anti-hypertenseurs, tant il est important d'arriver à normaliser la tension artérielle. Ces associations sont presque constantes.

En règle générale, l'hypertension artérielle est une maladie asymptomatique, c'est à dire que l'on ne ressent aucune gêne particulière, même si l'on a une hypertension très importante. C'est pour prévenir les complications très graves auxquelles elle expose que l'on prescrit des médicaments. L'hypertension artérielle est une maladie de longue durée et le traitement doit être poursuivi dans la plupart des cas toute la vie. C'est grâce aux remèdes que les chiffres de tension artérielle se normalisent et si on les arrête, la maladie repart de plus belle. Comme tous les traitements médicamenteux, ceux de l'hypertension artérielle peuvent produire des symptômes plus ou moins gênants, que l'on appelle "effets indésirables" ou "effets secondaires". Malheureusement, ces effets non souhaités conduisent souvent les patients à prendre leur traitement de façon irrégulière ou même à l'arrêter tout à fait : on a pu démontrer qu'en France, cela se produit près d'une fois sur deux. Or, au risque de nous répéter, si vous arrêtez votre traitement ou si vous le prenez de façon irrégulière, vous courez le risque des complications graves de l'hypertension artérielle. Ce que nous aimerions vous faire comprendre c'est qu'il y a toujours une solution lorsque vous ne tolérez pas bien un traitement. Si vous souffrez de troubles plus ou moins gênants que vous attribuez à vos remèdes discutez-en rapidement avec votre médecin. N'abandonnez jamais un médicament anti-hypertenseur sans avis médical. On trouvera toujours un anti-hypertenseur qui vous conviendra.

Il faudra évidemment corriger aussi tous les autres facteurs de risque cardio-vasculaires, le tabac, les lipides. Au risque d'être répétitifs, revenons sur le contrôle de votre poids et sur votre rôle dans la lutte contre votre sédentarité.

Un lien utile : celui vers le site du Comité Français de lutte contre l'HTA, sur lequel vous trouverez des conseils et des brochures à télécharger destinés aux patients : cliquez ici

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