PolyneuropathieMononévriteAutonome


Polyneuropathie 
Mononévrite 
Autonome 

 

[Accueil][Le diabète][Complications][Micro-angio][Nerf: neuropathie][Polyneuropathie]

Retour au sommaire du chapitre "Complications"

Complications : nerfs et diabète

La polyneuropathie distale et symétrique

Elle est dite distale car elle touche les fibres nerveuses les plus longues, donc les nerfs des pieds ; elle est dite symétrique car elle touche les pieds symétriquement à droite comme à gauche. C'est la complication la plus fréquente du diabète, n'entraînant heureusement le plus souvent aucun trouble, c'est à dire "asymptomatique", si l'on veut utiliser un terme médical. Les signes de cette neuropathie s'installent par la suite et de manière insidieuse.

Une fois que les signes de cette neuropathie apparaissent, comment se manifestent-ils ? Cela commence par une perte de la sensibilité à la douleur ainsi qu'au chaud et au froid au niveau des pieds. Vous n'avez plus mal aux pieds, vous avez l'impression de marcher sur du coton et bientôt vous ne sentez plus le sol sur lequel vous marchez. vous pouvez également ressentir des fourmillements dans le bas des jambes.

Est-ce une chance de ne plus avoir mal aux pieds ? Non, c'est une grande malchance ! Ce sont les petits nerfs des pieds qui vous renseignent sur tous les dangers auxquels ils sont exposés en vous envoyant un signal d'alarme : la douleur. Ainsi quand vous marchez pieds nus sur un objet piquant, quand vous vous blessez avec des chaussures trop petites, quand vous mettez vos pieds sur un radiateur, la douleur va vous prévenir du danger et vous allez alors pouvoir vous protéger, c'est à dire arrêter de marcher avec vos chaussures trop petites et en changer, retirer les pieds de l'objet piquant ou tranchant, vous éloigner du radiateur brûlant... Vous ne sentez pas non plus les petites fissures sur les durillons ou dues à des mycoses. Ces fissures que vous négligerez involontairement constituent une porte d'entrée pour les microbes. Vos pieds courent alors un risque important d'infection sur les points d'appui ou de friction, ce que l'on appelle les maux perforants plantaires. Les maux perforants plantaires sont de petits abcès situé sous la peau à l'endroit d'un point d'appui (sous le pied sur un durillon le plus souvent) avec une toute petite "sortie" vers l'extérieur. Leur gravité vient du fait qu'ils se développent à l'intérieur, se dirigeant vers l'os qui peut être contaminé (c'est alors l'ostéite). Leur évolution est d'autant plus préoccupante qu'aucune douleur ne vient vous renseigner sur l'existence de cette infection interne.

Pourquoi est-il important de savoir si vous avez une polyneuropathie distale ? Comme nous l'avons expliqué ci-dessus, cette neuropathie fait courir un grave danger à vos pieds. Ce danger peut être contenu grâce à des soins quotidiens attentifs qui permettent d'éviter ces complications infectieuses. (voir le chapitre "pied prévention") Il est donc important, pour mettre en place cette prévention, de savoir si l'on est atteint de neuropathie. Comme celle-ci ne donne aucun trouble au début de son évolution, il faut la rechercher.

Comment dépister cette neuropathie ? Vous pouvez vous-même vérifier la sensibilité de vos pieds (voir le chapitre pieds : protection). Le médecin doit examiner les pieds et peut tester leur sensibilité en passant un petit filament (comme un petit cheveu) sur vos pieds pour savoir si vous le sentez L'électromyogramme est un examen peu agréable qui consiste à envoyer un faible courant dans les nerfs et les muscles et à analyser le fonctionnement des nerfs. Il n'est jamais utilisé comme examen de dépistage, il est le plus souvent inutile et doit être réservé à certains cas très particuliers, qui relèvent du neurologue.

Le diabète est-il la seule cause de polyneuropathie distale ? Non, c'est la raison pour laquelle il faut rechercher les autres causes de polyneuropathie distale. L'une de celles-ci, très répandues, est l'alcool. Une consommation un tant soit peu excessive d'alcool (vin, bière, apéritifs...) peut entraîner une neuropathie et surtout aggraver une neuropathie diabétique. A tel point que si l'on vous découvre une neuropathie dans le cadre d'un diabète, il faut arrêter toute consommation d'alcool. Il existe de nombreuses autres causes de neuropathie. S'il paraît discutable de faire porter à votre diabète la responsabilité de votre neuropathie (par exemple si votre diabète est très bien équilibré ou s'il est très récent), il ne faut pas hésiter à demander l'avis d'un neurologue qui pourra rechercher une autre de ces causes de neuropathie.

Existe t-il des formes douloureuses ? La polyneuropathie, tout en insensibilisant certaines parties des membres inférieurs, peut dans quelques cas donner aussi des douleurs des jambes. Parfois, c'est la douleur qui est la plainte principale. Elle se manifeste surtout la nuit. Les personnes qui en souffrent présentent aussi d'autres troubles de la sensibilité au niveau des membres inférieurs : quand ils touchent leur peau, il arrive qu'ils ne la sentent pas ; ils peuvent aussi avoir des phénomènes d'hyperesthésie, c'est à dire qu'ils éprouvent une sensation désagréable au toucher de quelque chose qui habituellement ne fait pas mal (par exemple le contact d'un drap sur les jambes). Les grandes variations glycémiques aggravent parfois les douleurs.

Quel est le traitement de la neuropathie ?

Il est toujours important de maintenir un bon contrôle du diabète, en évitant dans la mesure du possible les grandes variations glycémiques.  Il améliore à long terme la neuropathie, et prévient son aggravation.

Pour agir directement sur la douleur, on utilise les médicaments antalgiques (c'est à dire spécialement conçus pour lutter contre la douleur) dont il existe différentes molécules, d'efficacité croissante, du paracétamol jusqu'aux opiacés. Lorsque ceux-ci sont inefficaces, les traitements auxquels on a recours font appel aux anti-dépresseurs, à certains anti-épileptiques. Parmi les autres traitements, l'acupuncture semble avoir une certaine efficacité ?

[Accueil][Le service][Le diabète]

Mis à jour en juin 2015 - Copyright (c) 2004 Tous droits réservés.