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Traitement : comment traiter mon diabète ? Les pompes à insuline

Qu'est ce qu'une pompe à insuline ? Il s'agit d'un petit boîtier gros comme un téléphone portable que l'on garde sur soi en permanence, dans le but de délivrer de l'insuline sans qu'on aie à se faire des injections. Un réservoir rempli d'une quantité d'insuline rapide valable pour plusieurs jours est incorporé à ce boîtier. Grace à un piston motorisé, l'insuline est poussée en permanence dans un tuyau en plastique d'une longueur d'environ 60 cm à 1 mètre. On appelle ce tuyau une "tubulure". La tubulure est reliée à une petite canule sous cutanée. Cette canule est un micro-tuyau très fin, souple, sans aiguille, qui est installé sous la peau et changé tous les trois jours. L'ensemble canule - tubulure, constitue le cathéter. Les gestes techniques à connaître (en dehors de la programmation de la pompe, dont on parlera plus loin) sont simples : remplir le réservoir, purger la tubulure et placer soi-même la canule sous la peau à l'aide d'une aiguille (de la taille d'une aiguille à insuline) tous les trois jours.

La pompe délivre automatiquement de l'insuline en fonction de mes glycémies ? Non, pas du tout ! C'est vous qui pilotez votre pompe, qui choisissez les doses délivrées en fonction de vos glycémies capillaires, des repas, de l'activité physique,... comme dans le traitement classique par injections. Il faut donc vous surveiller avec de multiples glycémies au bout du doigt dans la journée et bien sûr apprendre à programmer judicieusement votre pompe.

La pompe contient de l'insuline rapide et de l'insuline lente ? Non, pas du tout ! Elle ne contient que de l'insuline rapide. Elle va reproduire le schéma qu'on appelle "basal-bolus". En effet, pour mimer le fonctionnement d'un pancréas normal, l'idéal consiste à délivrer une insuline qui couvre les 24 heures et des insulines rapides au moment des repas. L'insuline qui couvre les 24h, insuline dite "basale", a pour objectif de vous donner des glycémies normales en dehors des repas. Les rapides au moment des repas, vous les adaptez à la quantité de glucides que vous mangez. Elles empêchent ainsi la glycémie de monter après le repas. Ce schéma insulinique peut être réalisé avec de multiples injections d'insuline, une lente dite "basale" et des rapides pour les repas (voir le chapitre schéma à 1 ou 2 lentes et 3 rapides). Un même schéma peut être obtenu avec la pompe à insuline. Dans ce cas, l'insuline dite "basale" est de l'insuline rapide qui est contenue dans le réservoir et délivrée en continu tout au long des 24 heures (exemple de débit basal : 1 unité/heure). L'insuline avant les repas est la même insuline rapide contenue dans la pompe. Vous la délivrez exactement comme vous le faites avec une injection de rapide, en programmant un "bolus", c'est à dire une libération immédiate d'une quantité donnée d'insuline en quelques secondes.

Fini les piqûres d'insuline ? Exact ! C'est le principal avantage, on ne se pique qu'une fois tous les 3 jours en moyenne pour changer la petite canule sous la peau. Si vous avez besoin de faire un supplément d'insuline pour limiter une hausse de votre glycémie, pas de problème : vous programmez un bolus sur votre boîtier de pompe (sans vous piquer de nouveau, bien sûr). Les bolus se font discrètement, le boiter ressemble à un téléphone portable ou à lecteur mp3. Vous n'avez pas à chercher un endroit lorsque vous êtes en dehors de chez vous pour faire votre injection.

Et en cas de sport ou d'activité physique intense ? En cas d'activités sportives, il suffit d’agir directement sur le débit basal pour éviter les hypoglycémies : vous pouvez programmer un débit basal temporaire. C'est donc plus simple, inutile d'anticiper comme vous aviez l'habitude de le faire avec les multi-injections.

Puis je faire varier le débit basal en fonction de l'heure de la journée ? Oui, c'est encore un avantage de la pompe : elle permet de programmer des débits différents suivant les heures de la journée ou de la nuit. Il existe par exemple souvent en fin de nuit une forte augmentation des besoins en insuline par rapport au début de la nuit, se traduisant par une hausse glycémique au réveil. Lorsque l'on est confronté à cette situation , on peut avec la pompe augmenter le débit basal dans la tranche horaire proche du réveil, comme par exemple de 03h00 à 08h00 du matin.

L'équilibre glycémique est-il meilleur sous pompe ? Oui pour certain, non pour d'autres. Cela est souvent du au fait que la surveillance s'est intensifiée et que vous avez pu faire des suppléments sans vous repiquer. Certains feront moins de "yoyo glycémique" et verrons une diminution de la fréquence de leurs épisodes d'hypoglycémie et d'hypergycémie.

Avoir en permanence un catheter sur soi, n'est ce pas le principal inconvénient ? C'est vrai et c'est la raison pour laquelle certains diabétiques ne veulent pas en entendre parler, bien que la plupart des patients sous pompe l'oublient totalement. Cependant on peut temporairement débrancher la pompe et la tubulure, au niveau de la petite canule sous cutanée. C'est aussi simple que de débrancher une prise de courant. La tubulure se "clipse" sur la canule sous cutanée en une demi-seconde. Cela permet de se débrancher quelques temps (une ou deux heures maximum). En effet, la plupart des pompes doivent être débranchées lorsque l'on va dans l'eau (douche, bain, baignade) sauf, bien sûr les quelques récentes pompes étanches. Certains préfèrent débrancher leur pompe pendant leurs activités physiques, sportives ou sexuelles, mais ce n'est pas obligatoire.

Quels sont les dangers de la pompe ? La panne de pompe est le principal danger. Bien entendu, il existe des alarmes sophistiquées. Si votre pompe ne délivre plus d'insuline (panne moteur, tubulure coudée, canule bouchée), les glycémies vont monter très vite et vous risquez d'avoir très rapidement de l'acétone. C'est le principal danger des pompes, l'acétone apparaissant beaucoup plus vite que sous multi-injections, car il n'y a pas de réserve sous-cutanée d'insuline. Il faut donc pratiquer des contrôles très régulièrement et bien réagir si vos glycémies montent d'un seul coup : vérifiez le bon fonctionnement de la pompe, changez la tubulure et le cathéter, injectez-vous de l'insuline rapide immédiatement, ayez des stylos à insuline "de secours", recherchez l'acétone et soyez au point sur la conduite à tenir en cas d'acétone positif.

Tout diabétique traité à l'insuline peut prétendre à une pompe ? quelles sont les indications et contre-indications ? Il faut d'abord en parler avec votre diabétologue, car c'est une décision qui doit se prendre ensemble. La bonne indication, c'est quand vous avez envie d'essayer et si votre diabétologue est d'accord. La grossesse est une bonne indication théorique, car vous allez pouvoir vous faire des suppléments d'insuline dès que la glycémie monte et optimiserez au mieux votre équilibre glycémique. Neanmoins, une cétose prolongée secondaire à une panne de pompe peut être  préjudiciable pour le foetus, si bien que pour d'autres soignants ce n'est pas une bonne indication. Si vous ressentez mal vos hypoglycémies, si vous faites des comas fréquents c'est plutôt une mauvaise indication (mais là encore, rien n'est formel) car en cas de coma hypoglycémique la pompe ne s'arrête pas et l'insuline basale continue à être délivrée. Enfin vous devez être prêt à "travailler" pour connaître votre pompe et trouver les bons débits, et vous devrez, surtout au début, vous prêter à de nombreux contrôles de glycémie capillaire.

Je désire une pompe, que dois-je faire ? Vous devez d'abord en parler avec votre diabétologue. Si vous êtes tous les deux d'accord, la procédure est la suivante : la pompe vous sera louée par un organisme loueur de pompe (un prestataire de service). Une infirmière de cet organisme passera à votre domicile pour vous expliquer le mode d'emploi de la pompe louée et se chargera de vous approvisionner régulièrement en matériel (tubulure, canules...). Elle vérifiera avec vous aussi souvent que nécessaire votre bon maniement de la pompe. Vous ne débourserez rien, le prestataire de service se faisant directement payer par votre caisse de sécurité sociale. Pourtant vous devez être conscient que ce traitement coûte plusieurs fois le prix du traitement classique.  La pompe ne vous appartient pas. Vous pouvez l'acheter, mais c'est de peu d'intérêt. La première "pose" de pompe, le premier "branchement" doivent se faire obligatoirement en milieu hospitalier lors d'une hospitalisation dont la durée varie entre 2 et 8 jours. Le diabétologue qui vous suivra ensuite (ou le service hospitalier) devra être habitué à cette technique et disponible par téléphone 7 jours sur 7.

Qulle pompe choisir ? Le prestataire de service vous montrera les modèles existants, leurs avantages et inconvénients. En France vous disposez de différentes marques. Voici quelques liens : Animas - Medtronic - Roche (Spirit) -

Je ne veux plus de ma pompe, comment faire ? C'est tellement simple ! Il suffit de reprendre votre traitement par injections d'insuline et de mettre votre pompe de coté. Si cet arrêt de traitement de pompe est transitoire, pour des vacances au bord de la mer par exemple, ou tout autre raison, vous reprendrez votre pompe après ce laps de temps. Si cet abandon est définitif, vous rendrez votre matériel au prestataire de service.

Voici un petit guide pour trouver vos doses : (lisez également le chapitre "insulinothérapie fonctionnelle") le traitement par la pompe se rapprochant beaucoup du traitement par multi-injections d'insuline, il est préférable que vous soyez bien habitué, avant la pose d'une pompe, à un traitement par multi-injections d'insuline associant une lente (ou deux) et une rapide avant chaque repas. A la pose de la pompe, on vous programmera un débit basal unique qui sera calculé en divisant par 24 le nombre total d'unités d'insuline lente que vous vous faites pour une journée (exemple : si vous vous faites 36 unités de lente dans la journée, on calculera un débit basal de 36/24 = 1,5 unités par heure). On doit parfois abaisser le débit de 10 à 20 % pour commencer. Les doses de rapides, elles, ne changent pas, que vous soyez aux multi-tinjections ou à la pompe.

Pour ajuster la programmation de vos doses d'insuline à la pompe, nous vous proposons la méthode suivante. Vous divisez votre journée type en 4 tranches horaires : la matinée, qui s'étend du petit déjeuner au repas du midi, l'après-midi qui va du déjeuner au dîner du soir, la soirée qui se déroule du diner jusqu'à 03h00 et enfin, la fin de nuit qui va de 03h00 au réveil.

Période regardez si... puis si...

matinée : du petit déjeuner au repas du midi

la glycémie après le petit déjeuner est régulièrement trop haute : vous augmentez le bolus qui précède le petit déjeuner

la glycémie avant le repas de midi est régulièrement trop haute : quand la glycémie post prandiale (après le petit déjeuner) sera correcte, si le problème persiste, vous augmenterez le débit de base de la matinée

après-midi: du repas de midi au diner du soir

la glycémie après le repas de midi est régulièrement trop haute : vous augmentez le bolus qui précède le repas de midi

la glycémie après le repas de midi est régulièrement trop haute : quand la glycémie post prandiale (après le repas de midi) sera correcte, si le problème persiste, vous augmenterez le débit de base de l'après-midi

soirée depuis le diner jusqu'à 03h00

la glycémie après le diner est régulièrement trop haute : j'augmente le bolus d'avant le diner la glycémie à 03h00 est régulièrement trop haute : quand la post prandiale (après le diner) sera correcte, si le problème persiste, il faut augmenter le débit de base de la période
fin de nuit : 3H00 - réveil la glycémie du réveil est régulièrement trop haute il faut augmenter le débit de base de la période

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